lundi 10 octobre 2011

Drive, de Nicolas Winding Refn

Drive, le nouvel opus de Nicolas Winding Refn - qui a signé le cultissime Bronson - est un thriller désenchanté sur fond de western urbain, à moins que ce ne soit l’inverse...
Et c’est beaucoup pour un seul long métrage. Mais nullement usurpé. Car contrairement au sous-genre auquel il pourrait se rattacher – le film d’action avec bagnoles, type Fast and Furious, pour faire simple –, Drive ne cesse de déjouer ce qui le définit. A la fois western, polar, action movie et film psychologique, il se structure presque comme un opéra, une tragédie moderne dans laquelle le décor et ses constituants se retrouvent digérés puis broyés par une mise en scène maîtrisée à la virgule.

Au centre du film, un homme, solitaire comme il se doit. The driver (on ne saura pas son nom), héros taciturne et sans peur, campé par un Ryan Gosling impérial, au-dessus de la mêlée et fantasmé par les revues féminines. Cascadeur le jour, chauffeur pour truands la nuit, impassible face à cette forme de schizophrénie inédite, il semble traverser le monde, imperméable à ce qui lui arrive et aux règles dictées par les autres, employeurs occasionnels ou caïds notoires. Cette stature invincible laisse peu de place aux sentiments et aucune au romantisme. C’est pourtant vers cela qu’il bascule lorsqu’il fait la connaissance d’Irene et de son fils, voisins de palier auxquels il va arriver quelques bricoles. Love story facile, prévisible, cousue de fil blanc. Sauf que Drive, une fois de plus, ne va pas jouer cette carte-là, pas du tout, même. Car on retrouve aussi dans ce film des courses-poursuites (à couper le souffle) haletantes, et, même, des scènes d'une violence inouï.

Car Drive n’a rien d’un produit d’action standard même si lel trailer du film risque de jouer sur cette confusion, quitte – et ce n’est pas plus mal – à attirer un public qui ne s’y serait peut-être pas aventuré. Oeuvre d’auteur avant tout, et pour sa stylisation de l’espace (à cent mille lieues de cette hideuse esthétique clip qui pour certains fait école), et pour sa capacité à digérer les codes et thèmes d’un cinéma de genre né avec le septième art, il a en plus le mérite de mettre enfin en valeur le nom de son metteur en scène. Un film majeur!



2 commentaires:

  1. bondiou tu écris de mieux en mieux ^^

    tu remercieras une certaine P R pour t'avoir suggeré ce film qui est unefay, une tuerie, et BO qui peut surprendre au début mais au final, est très bien trouvée!

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  2. Ouais la BO au début j'étais pas trop fan, mais ça se marie bien avec le délire un peu rétro du film, c'est marrant car c'est de la musique bien de maintenant! C'est culte quoi ^^

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