mardi 7 février 2012

The Roots - Undun

Un membre de la Team de Visual Music m'a demandé de faire une chronique du dernier The Roots. Je prends ça comme un défi car à l'accoutumée je ne fais pas de chronique sur commande, seulement quand un album me plaît vraiment et que je passe outre ma paresse.
Sauf qu'au moment où je tape frénétiquement sur mon clavier un nouveau classique Hip-Hop a quand même vu le jour. Oui, le nouveau Roots est un classique. Une oeuvre. Une claque. Le genre de projet qui te rend fier d'apprécier le Rap dans toute sa saveur et sa richesse. Mais une fois n'est pas coutume, je vois deux trois réfractaires au fond de la salle. Ceux là criant à l'overhype en vénérant le 1er Jay-Z venu. Oui, toi en particulier; amateur d'un rap sans saveur. Julien Bourgeois t'invite à découvrir le maître étalon d'un Hip-Hop aux sonorités acoustiques et à l'écriture inspirée.

Pour commencer c’est par un sombre clip que la communication autour de ce nouveau projet s'est faite. "Make My" est sorti quasiment incognito entre une pléiade de mixtapes et de sons en tous genres. Mais The Roots est de retour et compte bien le faire savoir. Et c’est le génial BIG K.R.I.T qui est aux commandes de ce morceau accompagné d’une vidéo racontant la triste vie de Redford Stephens (un jeune afro-américain venant des ghettos et qui sombre dans la violence et la criminalité). La suite, c’est ça, une sérié de vidéos avant la sortie officielle de l’album le 6 Décembre dernier. "Stomp" et "Sleep" sortiront quasiment dans la foulée et confirmeront la place d'un storytelling en theme principal du skeud. En clair raconter une histoire à coups de percussions, de cordes, de longues parties instrumentales, sans oublier une dose de rimes aussi pures que la méthamphétamine de Walter White. Le concept peut faire peur mais...

... généralement, lorsqu'un nouveau Roots est annoncé. L'amoureux de Hip-Hop que je suis sait instinctivement que la qualité sera au rendez vous. Ce gage de qualité qui leur est propre, assure que même leur plus mauvais projet restera sur le plan artistique, supérieur à 90% des autres albums du genre.

Et après plusieurs écoutes, là où le concept est jouissif sur le plan narratif, c'est que le protagoniste est mort dès le début de l'album. Comme le laisse comprendre ce coeur qui cesse de battre de manière si poignante. Car en commençant par le destin funeste de Stephens, The Roots crée une accroche solide qui nous contera comment nous en sommes arrivés à cette fatalité. Chaque piste constituant un souvenir du vécu ténébreux de R. Stephens comme sur le mélancolique "Sleep". Et quand bien même quelques moments de calme se manifesteront sur "One Time" ou encore "Lighthouse", la sensation de vivre un Menace II Society à l'envers, donne une dimension digne d'un polar noir.

Voila, pour moi c'est un coup de poing qui risque de marquer l’histoire du hip hop (pour les plus puristes en tout cas).


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